au lieu d’une assemblée représentative. » Certes, je dois respecter plus que personne les assemblées provinciales, puisque mon père est le premier et le seul entre les ministres qui en ait établi, et qui ait perdu sa place pour les avoir soutenues contre les parlements. Il est très-sage sans doute, dans un pays aussi étendu que la France, de donner aux autorités locales plus de pouvoir, plus d’importance qu’en Angleterre. Mais, quand M. Necker proposa d’assimiler par les assemblées provinciales les pays appelés d’élection aux pays d’états, c’est-à-dire, de donner aux anciennes provinces les priviléges qui n’étoient possédés que par celles dont la réunion à la France étoit plus récente, il y avoit à Paris un parlement, qui pouvoit refuser d’enregistrer les édits bursaux, ou toute autre loi émanée directement du trône. C’étoit une très-mauvaise ébauche du gouvernement représentatif, que ce droit du parlement, mais enfin, c’en étoit une ; et maintenant que toutes les anciennes limites du trône sont renversées, que seroient trente-trois assemblées provinciales relevant du despotisme ministériel, et n’ayant aucune manière d’y mettre obstacle ? Il est bon que des assemblées locales discutent la répartition des impôts, et vérifient les dé-
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SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE