ILS arrivèrent à Naples, de jour, au milieu
de cette immense population qui est si animée
et si oisive tout à la fois. Ils traversèrent d’abord
la rue de Tolède, et virent les Lazzaroni couchés
sur les pavés, ou retirés dans un panier
d’osier, qui leur sert d’habitation jour et nuit.
Cet état sauvage qui se voit là, mêlé avec la
civilisation, a quelque chose de très-original.
Il en est parmi ces hommes qui ne savent
pas même leur propre nom, et vont à confesse
avouer des péchés anonymes, ne pouvant dire
comment s’appelle celui qui les a commis.
Il existe à Naples une grotte sous terre, où des
milliers de Lazzaroni passent leur vie, en sortant
seulement à midi pour voir le soleil, et
dormant le reste du jour, pendant que leurs
femmes filent. Dans les climats où le vêtement
et la nourriture sont si faciles, il faudrait un
gouvernement très-indépendant et très-actif,
pour donner à la nation une émulation suffi-