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CORINNE OU L’ITALIE.

lesques, à côté des plus grands rois de la terre. Le merveilleux y sert à la plaisanterie ; mais le comique y est relevé par ce merveilleux même qui ne peut jamais avoir rien de vulgaire ni de bas. La Fille de l’air, ou Sémiramis dans sa jeunesse, est la coquette douée par l’enfer et le ciel pour subjuguer le monde. Élevée dans un antre comme une sauvage, habile comme une enchanteresse, impérieuse comme une reine, elle réunit la vivacité naturelle à la grâce préméditée, le courage guerrier à la frivolité d’une femme, et l’ambition à l’étourderie. Ce rôle demande une verve d’imagination et de gaieté que l’inspiration seule du moment peut donner. Toute la société se réunit pour prier Corinne de s’en charger.