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CORINNE OU L’ITALIE.

beaux secrets que la réflexion et l’étude puissent nous révéler. Ce genre d’intérêt et d’occupation attirait singulièrement Oswald, et il répétait souvent à Corinne, que, s’il n’avait pas eu dans son pays de nobles intérêts à servir, il n’aurait trouvé la vie supportable que dans les lieux où les monumens de l’histoire tiennent lieu de l’existence présente. Il faut au moins regretter la gloire quand il n’est plus possible de l’obtenir. C’est l’oubli seul qui dégrade l’ame ; mais elle peut trouver un asile dans le passé, quand d’arides circonstances privent les actions de leur but.

En sortant de Pompéia et repassant à Portici, Corinne et lord Nelvil furent bientôt entourés par les habitans, qui les engageaient à grands cris à venir voir la montagne, c’est ainsi qu’ils appellent le Vésuve. A-t-il besoin d’être nommé ? Il est pour les Napolitains la gloire et la patrie ; leur pays est signalé par cette merveille. Oswald voulut que Corinne fut portée sur une espèce de palanquin jusqu’à l’hermitage de Saint-Salvador, qui est à moitié chemin de la montagne, et où les voyageurs se reposent avant d’entreprendre de gravir sur le sommet. Il monta à cheval à côté d’elle pour surveiller ceux qui la portaient, et plus son cœur était rempli par les