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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE II.


EN effet, le lendemain matin Corinne voulut s’imposer l’effort qu’elle avait promis, et bien que la connaissance plus intime qu’elle avait acquise du caractère d’Oswald redoublât son inquiétude, elle sortit de sa chambre, portant ce qu’elle avait écrit, tremblante, et résolue néanmoins à le donner. Elle entra dans le salon de l’auberge où ils demeuraient tous les deux ; Oswald y était, et venait de recevoir des lettres de l’Angleterre. Une de ces lettres était sur la cheminée, et l’écriture frappa tellement Corinne, qu’avec un trouble inexprimable elle lui demanda de qui elle était ? — C’est de lady Edgermond, répondit Oswald. — Vous êtes en correspondance avec elle ? interrompit Corinne. — Lord Edgermond était l’ami de mon père, reprit Oswald et puisque le hasard m’a fait vous parler d’elle, je ne vous dissimulerai point que mon père avait pensé qu’il pouvait me convenir un jour d’épouser Lucile Edgermond sa fille. —