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dans l’été de l’année 1608, le navigateur saintongeais, Samuel de Champlain, remontait les rives solitaires du Saint-Laurent, examinant la côte, cherchant sur quel point il pourrait débarquer avec ses hommes pour établir la colonie qu’il avait mission de fonder.

Par une belle journée de soleil, le 3 juillet, il arrivait en vue d’un promontoire « couvert de noyers et de vignes sauvages » qui dominait au loin un coude majestueux du grand fleuve. C’était « la pointe de Québec, ainsi appelée des sauvages », comme il le rapporte lui-même.

Séduit par l’aspect grandiose de la nature et par la fertilité du sol, il résolut de s’arrêter là. Aussitôt débarqué, dans une modeste maison de bois il établit ses hommes ; telles sont les humbles origines de la grande ville de Québec. Elle fut bien longtemps avant de devenir une cité et ce n’est qu’en 1621 que le premier édifice en pierre, une église, fut construit par les soins des missionnaires récollets.

Malgré la vigoureuse impulsion donnée par Richelieu au mouvement colonial, malgré tous les encouragements et tous les soins dont il entoura particulièrement la colonie naissante du Canada, elle était bien faible encore en 1642. Québec n’était alors qu’« un petit fort environné de quelques méchantes maisons donnant abri à de rares colons » ; Montréal, où une société de personnes pieuses venait de fonder une mission, « deux ou trois cabanes »[1], Trois-

  1. Les fondateurs de cette mission lui avaient donné le nom de