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Page:De Taurines - La nation canadienne, 1894.djvu/36

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la nation canadienne.

écrivait à Colbert en 1667 : « Afin de concourir par les faits aussi bien que par les conseils à la colonisation du Canada, j’ai donné moi-même l’exemple en achetant une certaine étendue de terrain couverte de bois. Je me propose de l’étendre encore de manière à pouvoir y établir plusieurs hameaux ; il est situé dans le voisinage de Québec et pourra être utile à cette ville. On pourrait doter cet établissement d’un titre nobiliaire si Sa Majesté y consentait, et on pourrait même annexer à ce fief, avec les noms qui pourront lui convenir, les trois villages que je désirerais y créer. On arriverait ainsi, en commençant par mon exemple, à faire surgir une certaine émulation parmi les officiers et les plus riches colons à s’employer avec zèle à la colonisation de leurs terres, dans l’espoir d’en être récompensés par un titre.

« Vous savez que M. Berthelot m’a autorisé, jusqu’à la concurrence de 10,000 livres, à faire établir ici une ferme pour son compte. D’autres personnes de France m’ont adressé de pareilles demandes, et la création de titres que je propose serait un moyen facile de faire progresser la colonie[1]

  1. Lettre de Talon à Colbert, 10 novembre 1667, citée par Rameau, Acadiens et Canadiens, 2e part., p. 286.

    Voici la réponse de Colbert : «  Sur le compte que j’ai eu l’honneur de rendre au Roi du défrichement considérable que vous avez fait d’une terre au Canada, Sa Majesté a estimé à propos de l’ériger en baronnie, et j’en ai expédié suivant ses ordres les lettres patentes… Je ne doute pas que cette marque d’honneur ne convie non seulement tous les officiers et habitants du pays qui sont