bles projets dont l’exécution nous eût assuré peut-être la possession sans partage du continent nord-américain.
Dans un de ces mémoires restés sans réponse, M. de la Galissonnière, gouverneur du Canada de 1745 à 1749, signale au ministre la richesse merveilleuse de cette immense vallée du Mississipi, découverte par Joliet et La Salle. Quelques postes militaires y avaient été établis ; mais la Galissonnière voulait davantage. Pour donner à la civilisation française ces fertiles et vastes territoires, c’est toute une population d’agriculteurs qu’il lui fallait. Il était temps encore. Faire pour la vallée du Mississipi ce que Colbert avait fait pour celle du Saint-Laurent : quelques convois de colons, une propagande intelligemment exercée, et ces contrées qui comptent parmi les plus fertiles, les plus belles et les plus douces de l’univers, étaient définitivement françaises. Aucune dépense en France, disait la Galissonnière, pouvait-elle égaler l’utilité de cette entreprise ?
Mais le ministère avait d’autres vues et préférait les forteresses. Le projet fut oublié dans les bureaux, et ces immenses régions, découvertes par nous, appartiennent aujourd’hui, peut-être pour toujours, à la race et à la civilisation anglaises.
Tandis que notre colonie, négligée par la métropole, ne devait l’accroissement de sa population qu’à la force des choses et à l’impulsion acquise, les colonies anglaises, ses voisines, plus libres et régies