tion au peuple ; les entraîner au plaisir, les dégoûter d’entendre les confessions, louer les curés luxueux, leur table, leurs équipages, leurs divertissements, excuser leur intempérance ; les porter à violer le célibat qui en impose aux simples, etc.[1]. »
Au point de vue civil les Canadiens n’étaient pas mieux traités qu’au point de vue religieux. Toute fonction publique leur était fermée, d’une façon absolue, par la nécessité du fameux serment du test exigé par la loi, et que leur foi leur interdisait de prêter comme impliquant une apostasie des plus sacrées de leurs croyances. Dans ce pays qui, au moment de la conquête, était exclusivement français, pas un fonctionnaire petit ou grand, pas un juge n’était Français ! Où donc les prenait-on puisque les Français formaient toute la population ? Il fallait, au regret et à la honte des gouverneurs eux-mêmes, prendre les magistrats et les jurés parmi quatre cent cinquante Anglais immigrés, commerçants, artisans et fermiers, méprisables principalement par leur ignorance[2] ».
Telle est l’humiliante domination à laquelle étaient soumis les Canadiens. Elle aurait pu durer longtemps encore, mais heureusement pour eux, un grand événement se préparait en Amérique qui allait changer leur sort.
Un vent de révolte soufflait sur les colonies an-