Page:De Théis - Oeuvres complètes, Tome 3, 1842.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
D’UNE FEMME SENSIBLE.

soir à ce sujet une fête à la fin de laquelle le mariage sera déclaré.

Je ne vous cache rien, madame ; vous l’avez exigé, et je crois que votre âme supportera plutôt un grand malheur qu’une plus longue incertitude ; mais je vous le demande à genoux, attendez, avant de rien croire, que je m’assure par moi-même de la vérité de ces bruits, qui peuvent n’être que de ridicules conjectures. Le prince de R… donne en effet une fête ce soir. Plusieurs personnes que j’ai vues allaient s’y rendre. Je vais m’établir à sa porte, dans ma voiture, qui ne sera pas remarquée dans la foule, et d’où je pourrai reconnaître les personnes qui arriveront. Un homme sûr observera et s’informera de son côté, et si madame de B… et votre ami paraissent, si le bruit de leur mariage se confirme, recevez ma parole, cette parole à laquelle je n’ai jamais manqué, que j’irai à l’instant vous le dire.

Enfin, madame, apprenez ce que je viens d’apprendre moi-même, et que l’honneur indigné vous donne un courage qui vous est si nécessaire. Votre amour,