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PREMIÈRE PARTIE.

pour combattre sans un secours étranger. C’est dans ce cas qu’elle est fougueuse, et d’autant plus intolérante qu’elle est irritée de ne se rien tolérer à elle-même. La dévotion véritable est tout autre chose : elle n’est que le besoin d’une âme tendre et expansive pour qui les affections humaines sont en quelque sorte trop grossières ; elle n’a rien à combattre, ni à se refuser ; elle n’a aucune balance à établir entre l’instinct du mal et l’amour du bien ; elle se fond pour ainsi dire dans le besoin d’aimer, la mollesse et le charme des sentiments, et elle rend sans cesse l’homme meilleur et plus indulgent.

Enfin, l’une est la source du fanatisme et de tous ses excès, l’autre de l’amour du prochain et de toutes les vertus.


XXI.


L’impossibilité de toucher certaines âmes, de ramener certains esprits, de détruire certaines préventions évidemment fausses, et dénuées même de