Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
VINGT-QUATRE HEURES
LETTRE IV.
Le soleil éclaire déjà mon cabinet solitaire. J’ai voulu éloigner ces tristes pensées ; j’ai tenté de m’occuper, de me distraire. J’ai pris ma palette, mes pinceaux ; j’ai tout disposé, et je me suis mise à l’ouvrage. Le feu des arts ressemble à celui de l’amour ; il enivre, il absorbe, il isole de l’univers et de soi-même. À mesure que je travaillais, des rayons de lumière semblaient traverser mes esprits. Je reprenais ma raison et mon équilibre ; je sentais seulement mes moyens s’exalter et s’agrandir du reste d’émotions involontaires