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PREMIÈRE PARTIE.

qui suffisent pour lui donner le sentiment de ce qui est juste, bon, et beau.


CIV.


On a vu peu d’hommes de lettres, d’artistes, de savants renommés, désirer et solliciter des places, même les plus brillantes ; on en a vu beaucoup en refuser. L’espèce de gloire qu’ils ont toujours devant les yeux leur semble si supérieure aux jouissances de l’ambition, qu’ils se croiraient comme rabaissés s’ils devaient s’y borner. Si les grands de la terre, les souverains même pouvaient avoir une idée juste de l’espèce d’orgueil et de satisfaction qu’éprouve, dans son modeste asile, tel ou tel qui vient de produire un ouvrage qu’il croit digne de passer à la postérité ; s’ils se rendaient compte aussi de la différence que l’on met dans l’hommage que l’on rend au génie, et celui que l’on rend à da puissance, ils jugeraient mieux qu’ils ne le font leur position réelle, et ils pourraient s’expliquer ce mécontentement secret qu’ils éprouvent