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PREMIÈRE PARTIE.

et que l’on pourrait appeler le premier de la mort ; c’est celui où, après avoir vu disparaître un à un ceux qui nous avaient vus vivre, que nous aimions, qui nous aimaient, qui pouvaient nous apprécier, comprendre nos pensées et nos sentiments, nous nous apercevons tout à coup que nous sommes seuls dans la vie, et qu’il n’existe plus personne au monde qui puisse nous bien connaître, et s’intéresser véritablement à nous.


CXLIX.


Quelque grand que soit un malheur, quelque appui que nous espérions trouver dans les autres, c’est sur nous, rien que sur nous que nous devons compter réellement. Outre que celui qui s’abandonne est facilement abandonné, nul n’a comme nous le sentiment de ce qu’il nous faut, de ce qui peut nous aider, nous secourir, nous consoler ou apporter au moins quelque adoucissement à nos peines.