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D’UNE FEMME SENSIBLE.

qu’il ne soit pas dit que l’amie de ton cœur aura dérobé à tes yeux une seule de ses pensées, une seule de ses erreurs. Oui, connais-moi tout entière ! lis, lis ces caractères tracés dans le désordre de mes esprits, mais dans l’ivresse de mon amour ; lis ces lettres, chère moitié de moi-même ! lis-les toutes, mais hâte-toi de me rassurer ; crains de perdre une seule minute d’un temps si nécessaire à mon bonheur. Dis-moi seulement que tu m’aimes ; mais dis-le moi tout de suite : songe qu’une âme violemment émue est accessible à toutes sortes de craintes ; que peut-être dans un instant je vais frémir à la seule idée de t’avoir montré l’excès de ma faiblesse, et que même heureuse et tranquille, quand je n’ai pas reçu les tendres assurances que tu me donnes chaque matin de ton amour, il me semble que ma journée n’est pas commencée, et que je ne vis pas encore tout à fait.

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