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VINGT-QUATRE HEURES

de te montrer un escalier dérobé ; tu sortis précipitamment, et je crus mon bonheur évanoui ; mais semblable à ces divinités bienfaisantes qui laissent après elles un parfum délicieux, tu n’étais pas disparu tout entier, et le charme de tes douces et pures caresses s’était répandu sur tout ce qui frappait mes yeux, et m’environnait encore d’une atmosphère de joie et de félicité.

Depuis ce moment, ô mon seul bien ! tu es devenu le principe sacré de toutes mes actions, de toutes mes pensées. Quand je te vois, je n’existe plus par moi-même. Quand tu es loin de moi, je dépose sans cesse sur le papier mes regrets, mes souvenirs, les brûlantes expressions de ma tendresse, et, quoique ces lettres couvrent souvent ma table avant que j’aie pu te les envoyer, elles m’offrent une sorte de bonheur que je ne puis comparer à aucun autre, et elles sont devenues, après toi, le premier besoin de mon âme. Enfin, malgré la contrainte et la cruelle séparation que ta raison m’impose, mes jours ne seraient qu’une longue suite d’enchantements, si le trait aigu de la