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D’UNE FEMME SENSIBLE.

moi sacrifiez-moi ; j’approuverai tout, je ne démentirai rien, pourvu qu’il ne me rende pas la cause de votre ruine, et que vous n’ayez pas ce reproche à faire à ma mémoire, car je ne survivrai pas à tant de coups affreux.

Je vous en conjure aussi à genoux, au nom de tout ce qui vous est et vous fut cher au monde, qu’il ait voulu ou non abuser de mon horrible situation, obtenez de lui qu’il garde le secret sur cette fatale rencontre, et faites taire vos gens, à tel prix que ce soit ! Que je sois perdue ; que je succombe sous le poids de ma honte et de mon infortune ; mais que je ne sois point déshonorée quand je ne serai plus. C’est le seul, le dernier service que je vous demande ; après quoi je mourrai plus tranquille ; heureuse de perdre une vie que je ne puis plus vous consacrer.

Adieu, adieu… le voilà fini ce cruel récit, et mes forces m’abandonnent de nouveau. Il semble que je n’en avais conservé quelques restes que pour pouvoir vous instruire de mon malheur. Adieu donc, adieu pour la dernière fois !… Pour la dernière