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D’UNE FEMME SENSIBLE.

âme, et ne jetons plus autour de nous que des regards tristes et désenchantés. Voilà ce que j’éprouve. Vous ne m’aimez plus, tout est changé pour moi ; je ne suis plus même ce que j’étais avant de vous connaître. Je n’ai plus cette force, ce courage qui me distinguait, disait-on, des autres femmes. J’ai perdu jusqu’à ce noble orgueil qui tant de fois a fait bouillonner mon sang à la seule pensée d’un affront souvent imaginaire. Vous m’abandonnez, et je pleure ; vous m’outragez, et je veux mourir. Déchue des grandeurs de l’amour, je suis aussi déchue de moi-même ; je rentre dans la route commune de la vie, je ne suis plus qu’une femme ordinaire.

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