Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/179

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à peu prés dans leur juste valeur. Si nous supposons presentement la France contenir trente mil lieuës quarrées, qui est ce que nous avons trouvé par le mesurage le plus exact de nos meilleures cartes : et que pour tout revenu des fonds de terre, le roy se contente d' exiger le vingtiéme de chaque lieuë quarrée pour la dixme royale, il se trouvera que le contenu en cet article seul, luy vaudra cinquante-deux millions cinq cens mil livres , qui est le moins qu' on se puisse raisonnablement proposer. Que si on ajoûte à cela la dixme de l' industrie , et autres parties qui composent le second fonds ; le sel réduit à dix-huit livres le minot, qui est le troisiéme fonds : et le revenu fixe , qui est le quatriéme, composé des parties casuelles, des doüanes ôtées du dedans du royaume, reculées sur la frontiere, et beaucoup moderées ; des anciens domaines de la couronne ; de la vente annuelle des bois et forêts du roy ; du tabac, caffé, thé, chocolat, papier timbré ; des poudres et salpêtres ; des postes, le port des lettres diminué, et réduit sur le pied où elles étoient avant Mr. De Louvois, avec les précautions énoncées aux pages 112 et 113.

Des amendes, epaves, confiscations, etc. Il se trouvera que le roy peut aisément se faire un revenu ordinaire de cent millions , et plus, qui sera presque insensible, et n' incommodera personne. Que s' il survient des affaires à sa majesté qui l' obligent à de plus grandes dépenses, elle pourra rehausser la dixme royale, le sel, et la dixme de l' industrie,