Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/218

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ceux des particuliers, par leur noblesse et leur utilité intelligente, toûjours agissante et appliquée à mil choses utiles à leur maître. C' est de ce fonds-là dont il faut être bon ménager, afin d' en procurer l' accroissement par toutes sortes de voyes legitimes, et le maintenir en bon état, sans jamais le commettre à aucune dissipation. Ce qui arrivera infailliblement, quand les impositions seront proportionnées aux forces d' un chacun, les revenus bien administrez ; et que les peuples ne seront plus exposez aux mangeries des traitans, non plus qu' à la taille arbitraire, aux aydes et aux doüanes, aux friponneries des gabelles, et à tant d' autres droits onereux qui ont donné lieu à des vexations infinies exercées à tort et à travers sur le tiers et sur le quart, lesquelles ont mis une infinité de gens à l' hôpital et sur le pavé, et en partie dépeuplé le royaume. Ces armées de traitans, sous-traitans, avec leurs commis de toutes especes ; ces sang-suës d' etat, dont le nombre seroit suffisant pour remplir les galeres, qui aprés mil friponneries punissables, marchent la tête levée dans Paris parez des dépoüilles de leurs concitoyens, avec autant d' orgueil que s' ils avoient sauvé l' etat. C' est de l' oppression de toutes ces harpies dont il faut garantir ce précieux fonds, je veux dire ces peuples, les meilleurs à leur roy qui soient sous le ciel, en quelque partie de l' univers que puissent être les autres. Et pour conclusion, le roy a d' autant plus d' interest à les bien