Page:De Vauban - Projet de dixme royale, 1707.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les uns portant les autres, pour leur contribution aux besoins de l' etat, on pourroit en laisser la répartition aux jurez et gardes de chaque art et métier, pour la faire avec la proportion requise au travail et au gain d' un chacun. Car ce qui est icy proposé pour un tisserand, peut être appliqué à un cordonnier, à un marchand, à un chapelier, à un orfévre, etc. Et generalement à tous les artisans des villes et de la campagne, de quelqu' espece qu' ils pûssent être, exerçant les arts et métiers qui leur tiennent lieu de rentes et de revenus.

On doit comprendre dans ce dénombrement les compagnons qui travaillent sous les maîtres, et même les apprentifs, et estimer leur travail, pour en fixer la dixme comme dessus.

Parmy le même peuple, notamment celuy de la campagne, il y a un trés-grand nombre de gens qui ne faisant profession d' aucun métier en particulier, ne laissent pas d' en faire plusieurs trés-necessaires, et dont on ne sçauroit se passer. Tels sont ceux que nous appellons manoeuvriers, dont la plûpart n' ayant que leurs bras, ou fort peu de chose au-delà, travaillent à la journée, ou par entreprise, pour qui les veut employer. Ce sont eux qui font toutes les grosses besognes, comme de faucher, moissonner, battre à la grange, couper les bois, labourer la terre et les vignes, défricher, boucher les heritages, faire ou relever les fossez, porter de la terre dans les vignes et ailleurs, servir les maçons,