Page:De l'État des nègres relativement à la prospérité des colonies françaises et de leur métropole Discours aux représentants de la nation, 1789.djvu/20

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ſe convaincront par un ſimple apperçu géographique de la vaſte étendue de nos Côtes.

Et nous verrions alors probablement, Messieurs, bientôt renaître ces temps malheureux de la Monarchie où les peuples du Nord portèrent ſucceſſivement le ravage, l’incendie & le meurtre dans toutes les parties de la France, malgré les efforts & le courage indeſtructibles de ſes habitans.

Voilà ; Messieurs, ce qui attend inévitablement la France, ſi par des écarts d’une métaphyſique inintelligible, par des conſéquences exagérées, tirées des principes d’un ſens indéfini, & dont le développement n’eſt propre qu’à faire briller des plumes ambitieuſes & vénales, qui ſe complaiſent aux ſcènes enſanglantées des révolutions, les Repréſentans de la Nation Françaiſe ſe permettroient de prononcer d’une manière défavorable aux Colonies ſur la queſtion inſidieuſe, perfide, criminelle, que l’on oſe aujourd’hui mettre ſous vos yeux.

Si cependant, Messieurs, tant de conſidérations n’avoient pas le pouvoir de Vous empêcher de prononcer la perte des Colonies ; s’il vous étoit poſſible de Vous perſuader à Vous-mêmes que, n’ayant point de poſſeſſions extérieures, Vous ſeriez débarraſſés de tout ſujet de guerre avec l’Angleterre, & que Vous n’euſſiez plus besoin d’une Marine qui coûte infiniment en temps de guerre.

S’il étoit poſſible enfin, Messieurs, que d’après ces