Page:De l'excellence et de la supériorité de la femme.djvu/124

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Commentaire du Chantre de la divine Pucelle, sur la thèse du docteur Boufflers, touchant le sexe de la femme et le sexe de l’homme.

Certaine dame honnête, et savante et profonde,
Ayant relu dix fois votre Traité du Cœur,
Disoit, en se pâmant : Que j’aime cet auteur !
Ah ! sans doute qu’il a le plus grand cœur du monde.
De mon heureux printemps j’ai vu passer la fleur ;
Le cœur pourtant me parle encore.
Du nom de petit cœur quand mon amant m’honore,
Je sens qu’il me fait trop d’honneur.
Hélas ! foibles humains, quels destins sont les nôtres !
Qu’on a mal placé les grandeurs !
Qu’on seroit heureux si les cœurs
Etoient faits les uns pour les autres !
Illustre chevalier, vous chantez vos combats,
Vos victoires et votre empire ;
Et dans vos vers heureux, comme vous pleins d’appas,
C’est votre cœur qui vous inspire.
Quand Lisette vous dit : Rodrigue, as-tu du cœur ?
Sur l’heure elle l’éprouve, et dit avec franchise :
Il eut encor plus de valeur,
Quand il étoit homme d’église.

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(3) Puisqu’il est malheureusement trop vrai qu’en paradis nous ne serons plus propres à goûter les plaisirs de l’amour ; pendant que le destin nous le