tres du beau langage ? Mais nos nourrices et nos mères savent mieux nous apprendre notre langue, que ne feroient les grammairiens. Cornélie n’a-t-elle pas formé à l’éloquence, les Gracches ses enfans ? Syles, fils d’Aripithe, roi de Scythie, n’a-t-il pas appris de sa mère la langue Grecque ? Les enfans qui sont nés dans des colonies fort éloignées, n’ont-ils pas toujours conservé la langue de leurs mères ?
C’est pour cette raison que Quintilien avertit si soigneusement, qu’on prenne garde de donner aux enfans des nourrices, qui aient quelqu’éducation ; afin que les enfans apprennent à parler comme il faut.
Les poètes, dans leurs jeux d’esprit, dans leurs fables, et les dialecticiens, dans leurs disputes puériles et leur babil sans fin, ne se voient-ils pas surpassés par les femmes ? Il n’y a point encore eu d’orateur assez per-