estranges, qui aduiennent contre l'ordre de nature. Car de dire que c'est pour le vice de la matiere, il faudroit confesser que les principes and fondemens, entre lesquels est la matiere, sur lesquels Aristote a fondé le monde, soient vicieux and ruineux, and par consequent que le monde menace ruine, qui est bien loing de l'eternité par luy supposee. Il faut donc confesser, que celà nous est clos and couuert, and qu'il n'y a que Dieu qui en dispose à sa discretion. C'est pourquoy on void changer les saisons, le bestial mourir, les famines suruenir, pluuoir du sang, des pierres, and autres choses estranges. Demeurant neantmoins le cours des Astres en leur Estar: mais Dieu retire sa benediction tantost de la terre, tantost des eaux, tãtost du bestial, and enuoie la famine, la peste, and la guerre sur les hommes. Or la prediction de telles choses, n'est point illicite, pourueu qu'on l'attribue a Dieu, and non pas aux Idoles, comme faisoient and font encores les Payens. Les Atheniens, dict Plutarche 3 brusloient anciennement tous vifs comme Heretiques, ceux qui disoient que l'Eclypse se faisoit par interposition de l'ombre du corps de la terre, ou du corps de la Lune, and appelloient telles gens [Greek omitted], c'est à dire, trop curieux des choses hautes. Et mesmes les Romains4 la nuict precedente la defaicte du Roy Perseus voyant l'Eclypse frappoient des armes and morion, pour faire venir la clarté de la Lune. Et les Indois pleuroient, pensant que le Soleil leur Dieu, eust frappé la Lune à sang. Et mesme le Pape Zacharie fist citer à Rome vn Euesque d'Allemaigne nommé Virgile comme Heretique -notes- 3In Pericle. 4Plutarchus in A Emylio and Tacitus in Druso. Page 158