Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tous les Docteurs qui ont escrit sur le tiltre de frigidis and maleficiatis, n'ontrien entendu au prix de celle-là. Et d'autant que cela estoit cõmun en Poictou, le Iuge criminel de Niort, sur la simple delation d'vne nouuelle espousee, qui accusoit sa voisine d'auoir lié son mary, la feist mettre en prison obscure l'an 1560. la menassant, qu'elle ne sortiroit iamais, si elle nele deslioit: deux iours apres la prisonniere mãda aux mariez qu'ils couchassent ensemble. Aussi tost le Iuge cstant aduerty qu'ils estoient desliez, lascha la prisonniere. Et pour monstrer que les paroles ny les esguillettes n'y sont rien, ains que tout cela est conduict and mené par l'artifice and malice du Diable, qui s'ayde des hommes, aydant aussi leur meschante volonté: il appert en ce que les paroles Latines de Virgile, que ie laisseray, and le carme qu'il met, pour empescher la conionction est intelligible, and emporte quatre mots en forme de Carme, and ceux desquels on vse sont du tout barbares. Et Virgile veut qu'on face neuf n uds, nos lieurs n'en font qu'vn, les autres en fõt trois pour le plus. Et faict bien à noter, que le Diable, ny ses ministres Sorciers, n'ont point de puissãce de lier les autres sens, ny empescher les hommes de boire and manger: comme en cas pareil ils n'ont pas la puissance d'oster vn seul membre à l'hommehorsmis les parties viriles: ce qu'elles font en Allemaigne, faisant cacher and retirer au ventre les parties hõteuses. Et à ce propos Sprãger recite, qu'vn homme à Spire, se pensant priué de ses parties viriles, se feist visiter par les Medecins and Chirurgiens, qui n'y trouuerent rien, ny blessure quelconque: Page 177