Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/171

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Et le seul nom de Dieu, qui est vulgaire and commun, prononcé à bonne intention, soudain chasse les Diables, comme il est aduenu toutesfois and quantes qu'vn Sorcier en l'assemblee des autres a appellé Dieu à son ayde: and qui plus est, la seule craincte, and frayeur qu'on a de Dieu chasse les diables, comme nous dirons cy apres. Et mesmes Paul Grilland5 qui viuoit l'an mil cinq cens tréte sept, escrit qu'il y eut vn pauure homme Sabin demeurant pres de Rome, qui fut persuadé par sa femme de se gresser, comme elle, de quelques vnguens pour estre transporté auec les autres Sorciers (pensant que ce fust la vertu de la gresse, and quelques paroles qu'on dict, and non pas le Diable) se voyant transporté au conté de Beneuent, qui est le plus beau domaine du Pape, and sous vn grand noyer, où il y auoit infinis Sorciers qui beuuoient and mangeoient, comme il sembloit, il fist comme les autres, and comme il eust demandé plusieurs fois du sel, que les diables ont en horreur, en fin on luy apporta du sel, comme il luy sembloit, alors il dist en son Italié Laudato sia Dio, pure venusto questo sale, Loué soit Dieu, puis que ce sel est venu. Si tost que le nom de Dieu fut proferé toute la cõpagnie des diables and des Sorciers, and toutes leurs viandes s'esuanouirent en rie (02) , and demeu ra le pauure homme tout nud, qui s'e (02) retourna au pays à cent lieuës de là, mandiãt son pain: and de retour qu'il fut il accusa sa fe (02) me, qui fut bruslee toute vifue, apres auoir confessé la verité: and accusé plusieurs autres, lesquelles fure (02) t aussi cõuaincues and bruslees: Qui est bien pour monster, que l'effect des merueilles ne gist pas -notes- 5Lib.1.de Sor tilegiis. Page 186

aux figures, aux caracteres, aux syllabes,