Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/269

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que toutes generalement sans exception, confessoient que le Diable auoit copulation charnelle auecques elles, apres leur auoir fait renoncer Dieu and leur religion. Et qui plus est, ils escriuent qu'il s'en trouua plusieurs, qui c'estoicnt repenties, and retirees, sans estre accusees, lesquelles confessoient le semblable, c'est à sçauoir que les diables, tant qu'elles auoient esté Sorcieres, auoient eu copulation auecques elles. Henry de Coulongne confirmant ceste opinion dit, qu'il n'y a rien plus vulgaire en Allemagne, and non pas seulement en Allemaigne, ains cela estoit notoire en toute la Grece and l'Italie. Car les Faunes, Satyres, Syluains, ne sont rien autre chose, que ces Demons, and malins esprits: Et par prouerbe le mot de Satyrizer, signifie paillarder. Sainct Augustin au 15. liure de la Cité de Dieu dict, que telle copulation des diables, auec les femmes est si certaine, que ce seroit grande impudence d'aller au contraire. Voicy ces mots: Et quoniam creberrima fama est, multíque se esse expertos, vel ab eis qui experti essent, de quorum fide dubitandum non est, audisse confirmant, Syluanos, and Junos, quos vulgo Incubos vocant, improbos sæpe extitisse mulieribus, and earum appetisse, and peregisse concubitum. Et quosdam Dæmones, quos Galli Dusios nuncupant hanc assiduè immundiciem, and tentare, and efficere, plures, talésque asseuerant, vt hoc negare impudentiæ esse videatur. Gerardus Lilius, and Isidorus in lib. VIII. dit le semblable: mais tous ont failly au mot Dusios, car il faut lire Drusios, comme qui diroit diables Forestiers, que les Page 284