Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/299

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dict que ce fust pour les Sorceleries abhominables dont ils vsoient. Nous voyons au parauant and depuis la guerre de Troye qui fut enuiron deux cens ans apres la publication de la Loy de Dieu les Sorcelleries cruelles de Medee, les trãsformations de Circe, de Prothee, and les Necromanties Thessaliennes: and qui plus est nous lisons en l'histoire de Tite Liue, Dionys. Halicarnasseus, and de Plutarque, que Romule fut transporté en vn tourbillon de tempeste and plusieurs autres que nous auons remarquez cy dessus. Et ce qui est plus estrange, ceux qui estoient par les Demons rauis en esprit, comme nous auons dict, ou emportez en esprit, and en corps, and ceux que le Diable tenoit assiegez, ou qui parloient en eux, estoient par le menu peuple reputez Diuins. On voit comme Hipocrate au liure de Morbo sacro, abhomine les Sorciers. On voit que Platon entre les Payens en à faict vne tresbelle Loy en l'onziesme liure des Loix, où il veut que les Sorciers qui par charmes, parolles, and ligatures, par images de cire enchantent and charment, ou qui font mourir les hommes ou le bestail, soyent mis à mort. Depuis le quel temps tous les Philosophes d'vn consentement ont condãné la Magie, and fait bru sler les liures, comme on peut voir en la Loy Cæteræ familiæ herciscundæ. ff. Iamblique, Porphyre, Procle, Academiciens, quoy qu'ils fussent accusez and tenuz pour Sorciers, and les autres Philosophes Payens s'accordent qu'il faut fuïr les Sorciers and malins esprits, cõme nous auõs dit: en sorte que les Sorcelleries and Sorciers furent descriez, and furent poursuiuis par Iustice soubs l'Empite Page 314