Page:De la Démonomanie des Sorciers (1587).djvu/327

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la mesme baguette, elle guarissoit. Entre autres, aiãt guary vne fille de ceste sorte, anpres d'elle soudain vne brebis mourut: Et quelquesfois elle engraissoit le bestial en le touchant de sa baguette. Et se trouua que en mesme iour deux personnes par elle touchees, l'vn enfla, l'autre seicha, qui depuis retouchez, recouurere (02) t santé. Mais il fall oit la supplier, and tenir la vie and la santé du Diable. Bref, il faut tenir pour Maxime, que iamais Sathan ne fait bien, si ce n'est à fin qu'il en puisse reüssir vn plus grãd mal, qui est en cela du tout cõtraire à Dieu, qui ne souffre iamais aucu (05) mal estre fait, sinon à fin qu'il en aduienne vn plus grand bien. Hipocrate au liure de Morbo sacro, escrit que de son te (02) ps il y auoit Sorciers qui faisoient profession de guarir du mal caduc, qu'ils appelloie (02) t maladie sacree, en disãt quelques prieres, and faisant quelques sacrifices, and acqueroient la reputatiõ d'estre saincts personnages. Mais il dit qu'ils estoient detestables and meschans, and que Dieu estoit blasphemé. par telles gens, qui disoient que les Dieux enuoyent telles maladies. Vray est que Hippocrate ne veut pas confesser appertement que les Demons saisissent les personnes, ains il dict que c'est le mal caduc: Mais toute la posterité a cogneu qu'il y en a des malades du mal caduc, qui sont quelques-fois guaris par medecines naturelles: les autres saisis des Demons, que les Sorciers guarissent soudain, par intelligence qu'ils ont auec Sathan, ou bien en faisant quelques sacrisices ouido latries, que Sathan mesme commande. Nous conclurons donc que les Sorciers, à l'ayde de Sathan, peuuent nuire and offenser, non pas tous, ains Page 342