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Et il se dirigea vers la chambre de son frère. Placide l’attendait, la tête cachée entre ses deux mains.

XIV.

Monsieur Bossier avait huit ans de plus que son jeune frère et l’avait toujours considéré comme son fils. Il l’interrogea avec calme, avec tendresse, et Placide, devant cette bonté, cet intérêt paternel, avoua tout. Il n’avait certes attaché aucune importance à sa liaison avec la jolie petite Acadienne et n’avait fait, après tout, que ce qu’il avait vu faire bien souvent par ses camarades. Il était jeune gai, aimait à s’amuser et s’était laissé entraîner vers la gentille Tit’Mine par un sentiment, auquel, bien certainement il ne pouvait donner le nom d’amour. C’était lui qui la conduisait aux bals qui se donnaient tous les samedis, et, nécessairement il la faisait danser. Un jour de l’an, en revenant de la Nouvelle-Orléans, il lui avait porté une croix et des anneaux d’or, un casaquin et quelques rubans. Voilà tout !