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couleurs, était surmonté d’une image de Jésus sur la croix que Pouponne avait encadrée elle-même. Des étagères garnies de livres se voyaient suspendues aux murs, et comme le prie-Dieu, les sièges étaient recouverts de draperies en camayeux. Çà et , on voyait de charmantes corbeilles tressées par les doigts habiles de Pouponne et qui renfermaient les plus belles fleurs de la saison. Le rouet avait gardé sa place, car notre petite ouvrière s’en servait toujours, mais, sur une petite table, recouverte d’un tapis brodé, on voyait une élégante corbeille à ouvrage, doublée de satin bleu ; c’était Placide qui l’avait envoyée à l’amie de sa sœur, et cette corbeille était remplie de pelotons de laine de toutes couleurs et d’une riche tapisserie à demi achevée.

Balthazar examinait tout et n’en revenait pas… Quelle était donc cette femme qui s’entourait de livres, de broderies et de fleurs ? Certes, ce ne pouvait être une de ses sœurs, car si les filles du père Landry étaient d’honnêtes ménagères, disons vite qu’elles étaient du genre de Zozo et de Titine, et préféraient une betterave à la plus