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me fit soupçonner que la pauvre femme, après le départ des navires, était rentrée chez elle et avait, sans savoir peut-être ce qu’elle faisait, préparé ce qu’il lui fallait pour la nuit.

« Périchon arracha un des draps et en enveloppa pieusement le corps de sa mère pendant que je me mettais à la recherche des pelles dont nous avions besoin. Quand je rentrai dans la chambre, Périchon me montra une ceinture pleine d’or qu’il avait trouvée sur le corps de sa mère, sous ses vêtements. C’étaient les économies de la pauvre femme qu’elle avait voulu emporter dans l’éxil.

— « Prends cet or, Balthazar, me dit Périchon, il est à nous deux… tu es le plus fort, tu sauras mieux le défendre.

« La nuit s’avançait et nous n’avions pas un moment à perdre. Nous savions bien, que si nous étions pris, nous serions immédiatement fusillés ; mais que nous importait ? il fallait achever notre tâche à tout prix. Heureusement pour nous que le cimetière n’était pas très éloigné, et situé comme il est sur une colline il était dou-