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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/17

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celui-ci allait se retirer, une somme d’argent destinée à soulager les premiers besoins de son troupeau. Le bon prêtre se soumit aux désirs de l’évêque, mais il retira de l’aumône, qu’il en avait reçue, une faible somme avec laquelle il fit bâtir une grande cabane, capable de contenir trois cents personnes et qu’il appela l’église de la Petite-Cadie, C’était là, que tous les dimanches, quelque temps qu’il fit, les Acadiens venaient entendre la messe et écouter le sermon de leur digne pasteur.

Cette église improvisée s’élevait juste au milieu de la colonie, à six milles de l’habitation Bossier, et, tout-à-côté, on voyait la modeste cabane ou plutôt le presbytère où logeait le père Jacques avec sa vieille servante Pélagie et un petit gars d’une douzaine d’années, nommé Tit Toine (Petit-Antoine) qui servait d’enfant de chœur au curé et s’occupait de son cheval et de sa calèche.

C’était dans cette cabane, que, tous les dimanches, après la messe, le père Jacques rendait la justice, car il était, non seulement le prêtre, mais encore le grand juge de ce petit peu-