Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/39

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attention aux deux petits jumeaux accrochés à sa robe.

« Au moment où les vieillards allaient mettre le pied sur la passerelle qui conduisait au navire, le père Landry s’arrêta comme pour dire un dernier adieu à ceux qui l’entouraient. Entrainé par la colère, un soldat donna une violente poussée au pauvre vieillard qui serait tombé, si Pouponne, qui avait tout vu, ne s’était élancée à son secours et ne l’avait reçu dans ses bras. Exaspéré de ce secours inattendu, le soldat bondit vers le couple et, avant que la jeune fille n’eût compris son intention, avant que madame Thériot se fut aperçue de la disparition de sa fille, les soldats poussèrent le vieillard et la jeune fille comme s’ils n’eussent formé qu’un seul corps, et Pouponne se trouva sur le navire avant d’avoir eu le temps de réaliser ce qui avait été fait. Hélas ! en vain la pauvre enfant essaya-t-elle d’attendrir ses bourreaux en leur montrant sa mère désespérée, en vain je voulus joindre mes prières aux siennes, tout fut inutile ! Pouponne Thériot venait de voir sa mère pour la dernière fois. »