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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/45

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tites filles en bas âge. À cette époque reculée, le poste de maîtresse de maison n’était pas une sinécure, bien loin de là. Les habitants riches qui tenaient à avoir une bonne table et à exercer dignement les devoirs de l’hospitalité, étaient obligés de tout faire, de tout élever sur leurs habitations. Aujourd’hui que l’argent donne tout, il nous est difficile de réaliser les vrais travaux d’Hercule de nos aïeux qui, comme nous, aimaient à jouir de la vie, même au prix de bien des peines. Prenons l’habitation Bossier pour exemple et parlons des immenses troupeaux de porcs, de moutons et de cabris, confiés à la garde d’une demi douzaine de nègres, trop vieux pour travailler aux champs ; jetons nos regards sur l’immense jardin potager et sur le grand verger, rempli de toutes sortes de fruits. Deux femmes et plusieurs négrillons s’occupaient du pigeonnier et de la basse-cour qui faisait l’orgueil de Charlotte, aussi bien que sa laiterie. Sans compter les jambons, les fromages, les sirops, les confitures et les conserves de toutes sortes qui se faisaient sur l’habitation, sous les