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époux ; les robes de cotonnade étaient mises de côté le Dimanche et remplacées par une étoffe plus légère et, toujours de couleur brillante. Celles que Charlotte rencontrait, étaient toutes habillées de même, à peu de différence ; un jupon très court, rouge, orange, vert ou bleu, et un caraco (une basque très courte,) tout couvert de boutons, et s’ouvrant sur une chemise plissée. Elles portaient au cou d’énormes colliers de verroterie en couleur et aux oreilles de larges anneaux d’or, de cuivre, ou même de ces mêmes petites perles en couleur qu’elles enfilaient et se passaient aux oreilles. Quelques unes avaient des souliers, mais bien peu. Presque toutes étaient nu-tête, laissant leurs cheveux retomber en tresses sur leurs épaules ; d’autres portaient le garde soleil traditionnel et d’autres encore avaient recouvert leurs cheveux d’un mouchoir en couleur, attaché sous le menton. Quant aux enfants, ils étaient tous demi nus.

Et nos Acadiens ouvraient de grands yeux en voyant passer la dame au gros monsieur, (dans cette circonstance, gros voulait dire riche)