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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/81

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pour les préparer à la première communion. Pendant plusieurs semaines, ils tracèrent de compagnie, le petit sentier qui conduisait à l’église, le long du grand chemin. Tantôt Pouponne trottinait devant, tantôt Balthazar, pour lui battre la neige ou lui faciliter le passage des mares boueuses, se mettait à la tête ; bien entendu, qu’à tous les mauvais pas, le sexe fort aidait le sexe faible Quelquefois, pour être plus agiles, les deux enfants ôtaient leurs chaussures : alors Balthazar attachait les deux paires de souliers par les bouts de leurs cordons et se les passait autour du cou. Alors, on les voyait courir à l’aventure, gais et Joyeux. Balthazar, disons-le, ne faisait aucune attention aux petits pieds nus de Pouponne qui laissaient, en touchant l’argile fraiche, tant de jolies empreintes.

« C’était une de leurs habitudes de prendre avec eux leur collation de midi qu’ils dégustaient d’ordinaire sur le gazon ou sous le porche de l’église. Balthazar aimait, entr’autres choses, le fromage à la crème ou lait pris, et Pouponne avait une petite dent aiguisée, toujours prête à grigno-