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Page:De la Houssaye - Pouponne et Balthazar, 1888.djvu/94

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pérance, le départ n’en avait pas été moins pénible pour lui. Il avait promis à sa fiancée de revenir dans trois semaines et il était bien résolu à tenir sa promesse. Quant à Pouponne, le départ de son futur la laissa bien triste pendant quatre ou cinq jours pendant lesquels le tablier blanc ne cessa pas d’être humide ; mais, comme le cher absent devait revenir, elle finit par se consoler. Trois semaines sont si vite passées.

« Mais au lieu de trois semaines ce furent trois mois qui s’écoulèrent sans ramener Balthazar… et le père Landry s’inquiétait, Pouponne pleurait… et l’orage qui menaçait les Acadiens s’assombrissait tous les jours. Ce fut dans le courant du quatrième mois que Balthazar reparut à Grand Pré, le même jour de la première proclamation des Anglais. Sans hésiter, sans donner à son fils le temps de se reposer, le père Landry lui ordonna de se préparer à retourner à la Baie de Beau Bassin afin de prévenir ses frères du danger qui menaçait les Acadiens. Il ajouta à ce message l’ordre de quitter immédiatement la nouvelle retraite qu’ils avaient choisie.