Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/14

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pourroit nous empêcher d’élever la voix ! Et l’on demanderoit ce que veut donc ce prêtre ! Ce qu’il veut ? Ce que vouloit Jésus de Nazareth, ce que vouloient les martyrs : heureux s’il l’obtenoit au même prix !

Il y a long-temps que le monde est le même, et qu’il poursuit de sa haine tout ce qui s’oppose à ses passions et à ses idées. Il en sera ainsi jusqu’à la fin ; et ce n’est pas une raison de lui céder. Il faudra bien qu’il cède lui-même à la vérité, quand le jour de son triomphe sera venu, et qu’il cède éternellement. Les lois de la terre, même fondamentales, seront un peu ébranlées alors : et je ne sache pas que l’ordre qu’on nous fait à l’aide de toutes les théories modernes d’athéisme ait reçu du Dieu vivant des promesses d’immortalité. Quelle que soit, au surplus, en certains moments, la vivacité de nos expressions, nous désirons qu’on les juge par le sentiment qui les a dictées. L’envie de blesser fut toujours aussi loin de nous que le dessein de flatter. Nous avons été, grâce au ciel, conduits par des vues plus hautes ; et si nos efforts avoient besoin d’être justifiés devant des