Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/205

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pas moins de zèle à complaire au monarque. Dès lors Bossuet ne songea plus qu’à éloigner le schisme imminent dont la France étoit menacée, en adoucissant, au moins par les formes de l’expression, les maximes qu’il ne pouvoit empêcher qu’on proclamât.

Trompé par le louable désir d’éviter un mal présent, ce grand homme ne prévit pas qu’il en préparoit de plus dangereux dans l’avenir. Quelque chose cependant le tourmentoit et de vagues inquiétudes s’élevoient en son âme, ainsi que l’attestent plusieurs passages de son sermon sur l’unité. en effet tout l’art des paroles ne pouvoit changer le fond de la doctrine que le clergé avoit l’ordre d’adopter solennellement. Cette doctrine imposée par le roi n’étoit nécessairement que les principes mêmes sur lesquels le pouvoir temporel s’appuyoit pour autoriser la guerre que, depuis tant d’années, il faisoit à l’Eglise et à son chef. On pensa, dit Voltaire, " qu’enfin le temps étoit venu d’établir en France une Eglise catholique, apostolique, qui ne seroit point romaine. " Quand on se rappelle en effet et la surprise mêlée d’effroi qu’excita, hors de France, dans toute la catholicité, la doctrine de la déclaration, et le prix que n’ont cessé d’y attacher tous