Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/80

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chement inviolable à la foi de leurs pères, seront tenus hors de la loi des nations. Ce noble peuple, indigné de ses fers, et pouvant les briser, donne l’exemple d’une modération aussi admirable que le furent sa constance et sa fermeté.

Il réclame par les voies légales une justice trop tardive pour l’honneur de l’Angleterre ; heureux s’il peut passer, sans que ni une larme ni une goutte de sang soit répandue, de l’état de proscrit au rang de sujet !

Rien, dans les deux exemples que nous venons d’examiner, n’autorise à penser que l’esprit religieux soit le caractère particulier du nouveau siècle. Le débordement des livres impies, les complots chaque jour renaissants des sociétés secrètes, conduisent bien moins encore à cette conclusion. Et quant aux prodiges de la charité, j’avoue que partout où l’on aperçoit de grands effets, l’on doit admettre une cause puissante.

Cette cause existe sans aucun doute ; c’est la foi, c’est l’amour que le christianisme commande et inspire. Mais qu’on prenne garde de s’y méprendre : de ce qu’une lutte universelle s’est engagée entre le bien et le mal, il ne s’ensuit pas que le bien prédomine ; cela prouve plutôt, qu’au lieu de régner, il est réduit à se défendre. Qui auroit songé, il y a cinquante ans, à se réjouir de la formation d’une école religieuse comme d’une victoire ? On ne remarque tant l’action