Aller au contenu

Page:Debans - Un duel à vapeur, 1895.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus enclins à rire des autres se figurent difficilement qu’on peut aussi se moquer d’eux, je ne comprenais pas comment Tom Tompson m’avait reconnu.

Je sus depuis que ma loupe était aussi célèbre dans les gares et sur les locomotives que la verrue de mon adversaire.


II


Quelle mauvaise invention du Créateur que la nature humaine !

Je ne suis pas méchant, et, tout en faisant une plaisanterie à Tom Tompson, je pensais qu’il la prendrait du bon côté et finirait par en rire comme tout le monde.

Seulement je n’avais pas songé à me demander s’il me serait agréable, à moi, d’être aussi ridiculisé devant tous, et si je serais assez homme d’esprit pour m’amuser, avec la galerie, d’une mauvaise farce qui me serait faite.

Ce que j’avais espéré de Tom Tompson se réalisa. En fin de compte, il se mit à plaisanter avec les railleurs, trouvant lui-même des idées fort drôles sur son incomparable verrue.