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MOLL FLANDERS

Après m’être ainsi lassée à faire un long chemin errant, et avec tant d’ardeur, je commençai de considérer, et de me diriger vers mon logement où je parvins à environ neuf heures du soir.

Pourquoi le paquet avait été fait ou à quelle occasion placé là où je l’avais trouvé, je ne le sus point, mais quand je vins à l’ouvrir, je trouvai qu’il contenait un trousseau de bébé, très bon et presque neuf, la dentelle très fine ; il y avait une écuelle d’argent d’une pinte, un petit pot d’argent et six cuillers avec d’autre linge, une bonne chemise, et trois mouchoirs de soie, et dans le pot un papier, 18 shillings 6 deniers en argent.

Tout le temps que j’ouvrais ces choses j’étais sous de si affreuses impressions de frayeur, et dans une telle terreur d’esprit, quoique je fusse parfaitement en sûreté, que je ne saurais en exprimer la manière ; je m’assis et pleurai très ardemment.

— Seigneur ! m’écriai-je, que suis-je maintenant ? une voleuse ? Quoi ! je serai prise au prochain coup, et emportée à Newgate et je passerai au jugement capital !

Et là-dessus je pleurai encore longtemps et je suis sûre, si pauvre que je fusse, si j’eusse osé dans ma terreur, j’aurais certainement rapporté les affaires : mais ceci se passa après un temps. Eh bien, je me mis au lit cette nuit, mais dormis peu ; l’horreur de l’action était sur mon esprit et je ne sus pas ce que je disais ou ce que je faisais toute la nuit et tout le jour suivant. Puis je fus impatiente d’apprendre quelque nouvelle sur la perte ; et j’étais avide de savoir ce qu’il en était, si c’était le bien d’une pauvre personne ou d’une riche ; peut-être