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MOLL FLANDERS

tresse, qu’elle était allée chercher, au coche de Barnet.

Je vis qu’elle était pressée, et je n’avais point affaire de la retenir ; de sorte que la voilà partie, et j’apportai mon paquet très tranquillement à ma gouvernante. Il ne contenait point d’argent, de vaisselle plate ou de joyaux ; mais un très bel habit de damas d’Inde, une robe et un jupon, une coiffe de dentelle et des manchettes en très belle dentelle des Flandres, et quelques autres choses telles que j’en savais fort bien la valeur.

Ce n’était pas là vraiment un tour de ma propre invention, mais qui m’avait été donné par une qui l’avait pratiqué avec succès, et ma gouvernante en fut infiniment charmée : et vraiment je l’essayai encore à plusieurs reprises, quoique jamais deux fois de suite près du même endroit : car la fois suivante je l’essayai dans Whitechapel, juste au coin de Petticoat-Lane, là où se tiennent les coches qui se rendent à Stratford et à Bow, et dans cette partie de la campagne ; et une autre fois au Cheval Volant juste à l’extérieur de Bishopsgate, là où remisaient à cette époque les coches de Cheston, et j’avais toujours la bonne chance de m’en aller avec quelque aubaine.

Une autre fois je me postai devant un magasin près du bord de l’eau, où viennent les navires côtiers du Nord, tels que de Newcastle-sur-Tyne, Sunderland et autres lieux. Là, le magasin étant fermé, arrive un jeune homme avec une lettre ; et il venait chercher une caisse et un panier qui étaient arrivés de Newcastle-sur-Tyne. Je lui demandai s’il en avait les marques ; il me montre donc la lettre, en vertu de laquelle il devait réclamer l’envoi, et qui donnait une liste du contenu ; la caisse était pleine de linge, et le panier de verreries. Je lus la lettre et pris