Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/133

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forme passable ; mais elle ne put jamais me plaire, et même, en la faisant, je la démontai plusieurs fois.

Nota : Je négligeai bientôt l’observation des dimanches ; car ayant omis de faire la marque qui les désignait sur mon poteau, j’oubliai quand tombait ce jour.

Le 13. — Il fit une pluie qui humecta la terre et me rafraîchit beaucoup ; mais elle fut accompagnée d’un coup de tonnerre et d’un éclair, qui m’effrayèrent horriblement, à cause de ma poudre. Aussitôt qu’ils furent passés, je résolus de séparer ma provision de poudre en autant de petits paquets que possible, pour la mettre hors de tout danger.

Les 14, 15 et 16. — Je passai ces trois jours à faire des boîtes ou de petites caisses carrées, qui pouvaient contenir une livre de poudre ou deux tout au plus ; et, les ayant emplies, je les mis aussi en sûreté, et aussi éloignées les unes des autres que possible. L’un de ces trois jours, je tuai un gros oiseau qui était bon à manger ; mais je ne sus quel nom lui donner.

Le 17. — Je commençai, en ce jour, à creuser le roc derrière ma tente, pour ajouter à mes commodités.

Nota : Il me manquait, pour ce travail, trois choses absolument nécessaires, savoir : un pic, une pelle et une brouette ou un panier. Je discontinuai donc mon travail, et me mis à réfléchir sur les moyens de suppléer à ce besoin, et de me faire quelques outils. Je remplaçai le pic par des leviers de fer, qui étaient assez propres à cela, quoique un peu lourds ; pour la pelle ou bêche, qui était la seconde chose dont j’avais besoin, elle m’était d’une si absolue nécessité, que, sans cela, je ne pouvais réellement rien faire. Mais je ne savais par quoi la remplacer.

Le 18. — En cherchant dans les bois, je trouvai