Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 1.djvu/407

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j’avais ma formidable casaque de peau de chèvre, avec le grand bonnet que j’ai mentionné, un sabre, deux pistolets à ma ceinture et un fusil sur chaque épaule.

Mon dessein était, comme je le disais tout-à-l’heure, de ne faire aucune tentative avant qu’il fît nuit ; mais vers deux heures environ au plus chaud du jour je m’apperçus qu’en rôdant ils étaient touts allés dans les bois, sans doute pour s’y coucher et dormir. Les trois pauvres infortunés, trop inquiets sur leur sort pour goûter le sommeil, étaient cependant étendus à l’ombre d’un grand arbre, à environ un quart de mille de moi, et probablement hors de la vue des autres.

Sur ce, je résolus de me découvrir à eux et d’apprendre quelque chose de leur condition. Immédiatement je me mis en marche dans l’équipage que j’ai dit, mon serviteur Vendredi à une bonne distance derrière moi, aussi formidablement armé que moi, mais ne faisant pas tout-à-fait une figure de fantôme aussi effroyable que la mienne.