Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/250

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n’y a point d’alliance dans les proches degrés dont vous parlez.

R. C. — Soit. Et que répondit-elle à ce que vous lui disiez ?

W. A. — Elle répondit que cela lui semblait fort bien, et que c’était beaucoup mieux que dans son pays.

R. C. — Mais lui avez-vous expliqué ce que c’est que le mariage.

W. A. — Oui, oui ; là commença notre dialogue. Je lui demandai si elle voulait se marier avec moi à notre manière. Elle me demanda de quelle manière était-ce. Je lui répondis que le mariage avait été institué par Dieu ; et c’est alors que nous eûmes ensemble en vérité le plus étrange entretien qu’aient jamais eu mari et femme, je crois.

N. B. Voici ce dialogue entre W. Atkins et sa femme, tel que je le couchai par écrit, immédiatement après qu’il me le rapporta.

La Femme. — Institué par votre Dieu ! Comment ! vous avoir un Dieu dans votre pays ?

William Atkins. — Oui, ma chère, Dieu est dans touts les pays.

La Femme — Pas votre Dieu dans mon pays ; mon pays avoir le grand vieux Dieu Benamuckée.

W. A. — Enfant, je ne suis pas assez habile pour vous démontrer ce que c’est que Dieu : Dieu est dans le Ciel, et il a fait le ciel et la terre et la mer, et tout ce qui s’y trouve.

La Femme. — Pas fait la terre ; votre Dieu pas fait la terre ; pas fait mon pays.