Page:Defoe - Robinson Crusoé, Borel et Varenne, 1836, tome 2.djvu/258

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La Femme. — Mais comment vous faire moi connaître que Dieu enseigner eux à écrire ce livre ?

William Atkins. — Par la même démonstration par laquelle nous savons qu’il est Dieu.

La Femme. — Quelle démonstration ? quel moyen vous savoir ?

W. A. — Parce qu’il enseigne et ne commande rien qui ne soit bon, juste, saint, et ne tende à nous rendre parfaitement bons et parfaitement heureux, et parce qu’il nous défend et nous enjoint de fuir tout ce qui est mal, mauvais en soi ou mauvais dans ses conséquences.

La Femme. — Que moi voudrais comprendre, que moi volontiers connaître ! Si lui récompenser toute bonne chose, punir toute méchante chose, défendre toute méchante chose, lui, faire toute chose, lui donner toute chose, lui entendre moi quand moi dire : Ô ! à lui, comme vous venir de faire juste à présent ; lui faire moi bonne, si moi désir être bonne ; lui épargner moi, pas faire tuer moi, quand moi pas être bonne, si tout ce que vous dire lui faire ; oui, lui être grand Dieu ; moi prendre, penser, croire lui être grand Dieu ; moi dire : Ô ! aussi à lui, avec vous, mon cher.

Ici le pauvre homme nous dit qu’il n’avait pu se contenir plus long-temps ; mais que prenant sa femme par la main il l’avait fait mettre à genoux près de lui et qu’il avait prié Dieu à haute voix de l’instruire dans la connaissance de lui-même par son divin Esprit, et de faire par un coup heureux de sa providence, s’il était possible, que tôt ou tard elle vînt à posséder une Bible, afin qu’elle pût lire la parole de Dieu et par là apprendre à le connaître.

C’est en ce moment que nous l’avions vu lui offrir la main et s’agenouiller auprès d’elle, comme il a été dit.