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Page:Defontenay, Star ou Ψ de Cassiopée, Ledoyen, 1854.djvu/123

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nales comme dans les dissensions intestines des repleux, c’est le désordre et le mal occasionnés par les paniques qui survenaient assez fréquemment à propos d’une rumeur absurde, et qui jetaient en déroute des armées entières victorieuses ou vaincues, ou bien qui mettaient aux prises, en un clin d’oeil et sans motif, des individus d’un même peuple s’égorgeant par peur les uns des autres. Dans ces circonstances, tout individu tremblant et bouleversé massacrait sans pitié toute chair repleuse qui tombait sous sa main. Il arrivait à chaque instant que les soldats d’une armée ou les habitants d’une même ville, pris d’une peur ridicule, en venaient aux mains et s’exterminaient avec fureur, jusqu’à ce que enfin, la peur devenant plus vive que la fureur, tous se mettaient à fuir dans toutes les directions. Ces peurs féroces s’expliquent en partie par l’extrême poltronnerie qui faisait le fond du caractère des repleux. Tous les gouvernements tentèrent de faire des lois contre la peur, sans parvenir à en modérer les excès. Quoi qu’il en soit, dans tous les pays du monde, chaque individu convaincu d’avoir divulgué ses terreurs à son voisin était condamné à périr immédiatement par le pal.